
CONSOMMATION RESPONSABLE
Ça n’a pas pu vous échapper, l’été est là. Le soleil brille très (trop) fort. Quelle que soit sa nature et sa couleur de peau, il est important de se protéger.
Mais quand on sait qu’entre 4000 et 6000 tonnes de crème solaire sont déversées chaque année, rien que dans les zones tropicales, on peut s’interroger sur l’impact pour les océans.

Qu’est-ce qu’une crème solaire ?
Une crème solaire, essentiellement, est composée de corps gras, de filtres UV et de toutes sortes de composés visant à améliorer sa texture, son odeur, son application, etc.
La partie essentielle de la crème solaire sont les filtres UV, qui vont protéger la peau des rayons néfastes du soleil. Dans les crèmes solaires conventionnelles, il existe deux types de filtres.
Les filtres minéraux
Les filtres minéraux réfléchissent les rayons UV en formant une couche sur la peau. Il en existe deux : l’oxyde de zinc et le dioxyde de titane.
C’est à eux que l’on doit la texture épaisse et les traces blanches que beaucoup détestent dans les crèmes solaires. Mais les laboratoires cosmétiques, jamais à court d’innovations, ont développé des crèmes solaires plus agréables à utiliser, grâce à des filtres minéraux à nanoparticules.
Les filtres chimiques
Les filtres chimiques sont une alternative, plus facile d’application, aux filtres minéraux. Ils protègent la peau des rayons UV en les absorbant.
Pourquoi la crème solaire est-elle mauvaise pour l’environnement (et la santé) ?
Eh oui, on se concentre ici sur les impacts sur la nature, mais généralement l’un ne va pas sans l’autre. Ce qui est mauvais pour la nature l’est aussi pour la santé humaine, et inversement.
Les filtres chimiques sont à oublier dans une crème solaire responsable. Ils sont responsables de la destruction des coraux et sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens.
Les filtres minéraux à nanoparticules, à côté, ne sont pas mieux. Les nanoparticules qu’ils contiennent pénètrent les organismes avec des effets encore méconnus mais généralement néfastes.
Les crèmes solaires conventionnelles sont donc nocives pour l’environnement comme pour la santé. Quelle alternative responsable reste-t-il ?

Une crème solaire peut-elle être écoresponsable ?
Quand on se renseigne sur les dangers des crèmes solaires conventionnelles, on est vite décidé à passer à des alternatives plus responsables.
Mais cela existe-t-il ? Idéalement, une crème solaire écoresponsable et sans incidence sur la santé est une crème solaire sans filtres chimiques ni ingrédients synthétiques polluants. Elle utilise des filtres minéraux sans nanoparticules.
Dans la réalité, c’est plus compliqué. On peut éviter la plupart de ces ingrédients problématiques, c’est généralement le cas en cosmétique bio. Mais le problème, c’est qu’il est impossible de certifier l’absence de nanoparticules dans les filtres minéraux.
Pour plus d’explications, je vous invite à lire ces excellents articles : du label Cosmébio au sujet des nanomatériaux dans les crèmes solaires et de Oolution pour éviter les nanoparticules dans les cosmétiques.
Au final, la crème solaire écoresponsable idéale, c’est celle qu’on ne met pas.
Le meilleur moyen de protéger les océans, c’est encore de ne pas s’exposer ou de se protéger avec des vêtements et en restant à l’ombre.
Mais dans les faits, c’est compliqué. On fait du snorkeling avec les tortues, du paddle, du surf… Quand on ne peut (ou ne veut) pas éviter l’exposition, sélectionner une crème solaire la plus respectueuse possible, c’est encore la solution de moindre mal.
Ça tombe bien, telle ou telle grande marque a lancé sa nouvelle crème solaire « respectueuse des océans » ! Ou pas…
Ne vous faites pas avoir par le greenwashing !
Maintenant qu’on est décidés à acheter une crème solaire écoresponsable, comment s’y retrouver dans la jungle du greenwashing ?
J’ai vu passer depuis le début de l’été des publicités pour des crèmes solaires de grands groupes cosmétiques. Elles seraient plus respectueuses des océans. Je trouvais l’initiative louable, c’est toujours encourageant de voir l’écologie se démocratiser ! Quelle naïveté…
Attrapez donc un tube de crème solaire. Ne vous arrêtez pas aux jolies photos de poissons et autres belles promesses. Retournez le tube. Voilà, c’est la liste INCI. La liste des ingrédients cosmétiques, qu’il est obligatoire pour les fabricants d’indiquer.
Les noms sont barbares, avec des acronymes, des chiffres. Ne vous laissez pas intimider. Certes, on ne connait pas la moitié de ces mots et ce qui se cache derrière. Mais heureusement, internet est là pour nous renseigner sur ce qui se cache derrière ces termes ! Grâce aux applications de décryptage des compositions INCI.
Alors bon, toutes ne se valent pas. Je vous invite à lire cet article de Slate par exemple, qui compare deux applications de décryptage, avec des résultats différents ou cette excellente vidéo de La Petite Gaby. Idéalement, on peut en utiliser plusieurs pour comparer.
Généralement je passe par La Vérité sur les Cosmétiques et je vérifie chaque ingrédient, un par un. Et là, le résultat est édifiant. Des microplastiques, des nanoparticules, des produits synthétiques polluants.
Mais tout va bien, puisqu’ils se sont apposés un joli label (qu’ils ont créé eux-mêmes…), ou ont testé le produit sur une plateforme de recherche (qui leur appartient et dont les résultats ne semblent pas avoir fait l’objet d’une publication scientifique…).
En clair, ne vous arrêtez pas au packaging ou au marketing du produit. Vérifiez toujours la composition.

Les critères pour choisir une crème solaire écoresponsable
On a donc vu les ingrédients qui rendent les crèmes solaires dangereuses pour l’environnement et la santé. On sait aussi qu’on ne peut pas faire confiance au marketing, il faut aller vérifier les ingrédients.
Récapitulons donc les critères à vérifier dans la composition pour bien choisir sa crème solaire écoresponsable.
Éviter les ingrédients issus de la pétrochimie
Ce sont généralement des composants dont la production et/ou l’utilisation est polluante, ou mauvaise pour la santé. On évite les silicones, les microplastiques, les PEG… la liste est longue et les applications de décryptage seront vos alliés.
Pas de filtres chimiques
Vous pouvez consulter cette liste des filtres employés dans les produits solaires. Elle contient le détail des filtres chimiques existants (ainsi que les deux filtres minéraux) et vous y trouverez les risques associés.
Préférer les filtres minéraux… faute de mieux
La législation oblige les fabricants à indiquer la mention [nano] à côté du filtre minéral, s’il contient des nanoparticules. Mais comme évoqué plus haut, il est difficile pour les fabricants d’être sûrs de l’absence de nanoparticules dans leur filtres minéraux.
On préfèrera donc les crèmes solaires qui utilisent des filtres minéraux et sans la mention [nano], mais en acceptant le risque que des nanoparticules soient bien présentes.
Se tourner vers des marques bio
Si le bio n’est pas une garantie en soi, les labels obligent les fabricants à respecter un cahier des charges qui rejoint généralement les critères précédents.
Préférez donc un produit certifié bio, sans jamais oublier malgré tout de vérifier la composition INCI.

Sélection de crèmes solaires écoresponsables
Après une expédition dans différents magasins bio, j’ai repéré ces trois marques : elles sont faciles à trouver dans votre magasin bio du coin (La Vie Claire, Onatera, etc.) et leur composition est très clean.
Et pourquoi ne pas la fabriquer soi-même ?
D’accord, ça fait déjà peur de s’imaginer faire ses produits : compliqué, long, risques de contamination… alors en plus de la crème solaire, qui est une véritable protection ! Et pourtant, c’est loin d’être aussi difficile.
Je me suis mis depuis quelques mois maintenant à fabriquer mes propres produits. Je teste des tambouilles à mon rythme, avant de pouvoir vous les partager. Stay tuned, des recettes arriveront bientôt !
J’espère que cet article vous aura éclairé. N’hésitez surtout pas à me contacter si vous avez des marques à recommander, des précisions à apporter ou si j’ai fait une erreur dans mes explications. Je suis toujours prête à remettre en question mes informations !